Couplage entre tomographies hydrauliques et mesures hydrodynamiques pour la caractérisation du champ de perméabilité de réservoirs géologiques hétérogènes. Mise en œuvre en contexte sédimentaire côtier – Mohammed ALIOUACHE

Soutenance de thèse, le 17 Décembre 2021 à partir de 9h00, Salle de Conférence de la Maison des Sciences de l’Eau + visio conférence

Résumé 

La perméabilité des milieux matriciels sédimentaires peut être estimée in situ par l’intermédiaire d’essais hydrauliques permettant d’accéder à une perméabilité équivalente du milieu investigué. Cette perméabilité peut localement présenter des différences importantes du fait de l’hétérogénéité du milieu et de l’échelle d’investigation associée aux essais.

Le présent travail de doctorat propose une méthodologie de caractérisation spatiale du champ de perméabilité en contexte sédimentaire, basée sur la mise en place de modèles numériques par tomographies hydrauliques intégrant des données géologiques, géophysiques, pétrophysiques et hydrauliques, acquises à différentes échelles spatio-temporelles. Ces modèles visent in fine à imager la distribution spatiale des propriétés hydrodynamiques, contrainte par la distribution des facies sédimentaires à l’échelle du réservoir géologique.

L’approche proposée est tout d’abord mise en œuvre sur des modèles synthétiques afin d’en apprécier les performances et les limites, puis appliquée à un site expérimental, situé en contexte de plate-forme carbonatée. Les données de rabattements acquises lors d’essais de pompages, renseignent sur l’organisation horizontale du champ de perméabilité. Elles sont complétées par des mesures de débitmètre le long des forages qui permettent de préciser la distribution verticale des perméabilités. Les résultats obtenus sont comparés aux mesures des propriétés pétrophysiques réalisées sur les différents puits carottés du site expérimental. La bonne adéquation entre les modèles et les mesures de terrain valide l’approche proposée comme un moyen efficace et économique pour caractériser le champ de perméabilités en 3D.

L’application de cette approche à des réponses hydrodynamiques en domaine transitoire s’accompagne d’instabilités numériques du problème inverse, l’inversion étant assujettie à des problématiques de non-unicité de solution. Une étude investiguant ces instabilités est réalisée au moyen de différentes approches qui montrent que les réponses hydrauliques pour les temps longs sont contrôlées par les conditions aux limites du système mais également par l’hétérogénéité à méso-échelle, et notamment la géométrie des dunes carbonatées Une méthode d’inversion plus stable sur le plan numérique et intégrant l’hétérogénéité à différentes échelles est ainsi proposée.

Jury 

Philippe RENARD, Professeur, Université de Neuchâtel, Suisse – Rapporteur
Abderrahim JARDANI, Maitre de conférences HDR, Université de Rouen Normandie, France – Rapporteur
Christian LEDUC, Directeur de recherche, Institut de Recherche pour le Développement, France – Examinateur
Véronique LEONARDI, Maitre de conférences, Université de Montpellier, France – Examinatrice
Xiaoguang WANG, Professeur, Université de Technologie de Chengdu, Chine – Examinateur
Hervé JOURDE, Professeur, Université de Montpellier, France – Directeur de thèse
Jean-Louis LESUEUR, Ingénieur, TotalEnergies CSTJF-PAU, France – Invité
Gerard MASSONNAT, Ingénieur, TotalEnergies CSTJF-PAU, France  – Invité